Nous
venons d'apprendre que la direction du Groupe SNCF vient de décider de confier
à une entreprise soit-disant "concurrente" ACC à Clermont-Ferrand, la
rénovation des MI 79.
Le
Technicentre de Rennes est l'établissement qui a lancé les rénovations des MI79
en mettant en place la chaîne de production. La dernière rame MI79 vient de
sortir de nos ateliers. Les cheminots du Technicentre de Rennes peuvent donc
légitimement se sentir doublement trahis. Après avoir fait les efforts
nécessaires pour lancer cette nouvelle rénovation, après avoir essuyé à la
chiffonnette pendant des mois chaque centimètre carré de ces rames MI79
suspectées d’être contaminées par de l’amiante ; la charge de travail leur est retirée et leur
métier et leur emploi est supprimé !
En effet la
direction a annoncé en janvier 2011, qu’elle voulait fermer l’activité voitures
au Technicentre de Rennes. Pour faire passer la pilule, elle fait rêver les
agents avec la construction d’un nouvel établissement en banlieue de Rennes où
elle délocaliserait la seule activité Réparation des Pièces de Frein. Cela ne
maintient que la moitié des emplois.
Cette
restructuration si elle se réalise ferait disparaître 300 emplois de cheminots
SNCF et sous-traitants. Il n’y aurait plus d’activité de rénovation ferroviaire
en Bretagne, les installations et savoir-faire disparaissant.
Après la
délocalisation de l’informatique à l’étranger, la direction s’attaque à
l’activité Matériel. A Montigny la direction veut offrir « clés en
main » son établissement réparateur d’essieux avec les cheminots et leur
savoir-faire à son soi-disant « concurrent »
Valdunes.
A Rennes, la direction est
en train de finaliser sa décision de confier aux ACC
la rénovation des rames MI79 du RER B lui appartenant. Et le directeur de
la SNCF Guillaume Pépy de souligner : « Ma proposition a pour objet
aux ACC de saturer leur outil de production avec huit rames en simultané :
2 rames de la SNCF s’ajoutant aux 6 de la RATP ; chaque rame nécessitant
environ quatre mois de travail ». Cette déclaration est d’autant plus
piquante qu’un autre responsable, le numéro 2 de l’activité Matériel, Mr
Cousquer avait argumenté pour justifier la fermeture du Technicentre de Rennes
sur le manque de charge de travail à confier à Rennes à l’avenir.
SUD-Rail dénonce la casse
des 300 emplois du Technicentre de Rennes.
SUD-Rail dénonce cette
politique de dumping social qui sous-traite la rénovation ferroviaire pour
exploiter des travailleurs qui auront un statut moins intéressant que le Statut
SNCF.
SUD-Rail dénonce la casse de
l’entreprise intégrée SNCF organisée par une direction qui fait de la vente à
la découpe.
La direction nous ramène dans
le passé, 75 ans en arrière avant la création de l’entreprise publique intégrée
SNCF, justement créée parce que les
compagnies privées ne sont pas capables d’assurer un service de transport
ferroviaire et sécurisé.
Mais la farce est d’autant
plus savoureuse et complète avec ce qui s’est passé le 19 octobre 2012 à
Clermont-Ferrand. Arnaud Montebourg, Ministre du « Redressement
Productif » a fait une visite surprise le 19 octobre 2012 aux Ateliers de
construction du Centre (ACC) de Clermont-Ferrand annonçant aux 350 salariés de
l'entreprise en difficulté la prolongation d'un contrat avec la RATP pour
rénover des rames du RER B. Dans la foulée le directeur de la SNCF fait de
même. Quel zèle pour plaire au Ministre !
Mais le ministre en question
était-il au courant que les emplois maintenus à Clermont se font au détriment
des emplois détruits à Rennes ? Les responsables de la SNCF ont-ils eu
l’honnêteté de l’informer ? Le Ministre s’est récemment spécialisé dans le
prêt-à-porter breton. Mais on ne savait pas que c’était juste pour nous piquer
nos fringues afin d’en habiller d’autres et que les bretons se retrouvent à
poil !
SUD-Rail demande donc qu’on
arrête cette comédie et que le gouvernement et la direction de la SNCF
maintiennent réellement les emplois et l’activité rénovation voitures à Rennes.
SUD-Rail Technicentre de Rennes
Après la RATP, la SNCF au soutien
des ACC de Clermont
La SNCF a
ainsi décidé de confier aux ACC la rénovation des rames du RER B lui
appartenant. Et Guillaume Pépy de
souligner : « Ma proposition a pour objet aux ACC de saturer leur
outil de production avec huit rames en simultané : 2 rames de la SNCF s’ajoutant
aux 6 de la RATP ; chaque rame nécessitant environ quatre mois de
travail ». La négociation d’une attribution directe sans appel d’offres se
finalise actuellement. La décision de validation de ce contrat doit intervenir
le lundi 29 octobre lors de la tenue d’un comité d’engagement. Le
programme établi prévoit la mise en chantier de rames en 2012, la première
entrant aux ACC le 7 novembre. Dix autres entreraient en 2013
et 2014 et quatre autres optionnelles sont prévues en 2015 pour une fin de
programme en septembre 2015. Le total se situerait donc entre 12 et 16
rames pour un prix unitaire de 1,38 million d’euros.
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